L’hiver passé j’étais épuisée. De façon générale, mais surtout dans mon rôle de maman. Il y avait des raisons bien concrètes qui expliquaient ça. J’avais mes deux filles à la maison à temps plein, dont une était un poupon de moins de 3 mois, et si mes souvenirs sont bons nous étions encore en mode isolement dû au regain d’un variant de la pandémie.
Les moments que je trouvais particulièrement difficiles étaient quand je devais coucher les filles seules. Mon chum travaille parfois le soir, donc sans que ce soit la norme que je fasse les routines seules, j’anticipais anxieusement que tout ne se passe pas comme je voulais. Dès que le film que je m’étais imaginé déraillait un peu, je me disais que ça n’allait pas. Plus je me disais ça, moins ça allait.
Quand le printemps a pointé le bout de son nez, j’étais brûlée de cet hiver exigeant. Mais dans cet épuisement, il y a une chose qui m’a particulièrement fait du bien. Je vous la partage en me disant que cette information est trop précieuse pour la garder juste pour moi.
Dans ce temps-là, ma psy me répétait, séance après séance, que le parent suffisamment bon se trompe souvent. Qu’il échappe des balles ici et là, tout en étant un parent acceptable. Quand elle me disait ça, je me disais: je ne veux pas être une mère acceptable, je veux être une mère exceptionnelle.
La performance dans mon rôle de maman était bien ancrée, comme dans plusieurs sphères de ma vie. Je suis super informée par rapport à l’enfance de par ma formation professionnelle. J’ai étudié au-delà de mon bacc pour comprendre les comportements difficiles des petits, saisir l’empathie, la bienveillance et la saine fermeté qui construisent un lien d’attachement sécuritaire.
C’est comme si, puisque j’avais ces connaissances, je ne me donnais pas le droit de perdre patience ou de vivre mes propres émotions difficiles comme maman.
Donc quand je couchais les filles et que j’étais seule, si je devais en laisser une pleurer pour m’occuper de l’autre, je vivais de la culpabilité. J’étais encombrée par cette abondance d’informations et ça m’éloignait de mon instinct de maman.
On est stimulés par tellement de choses sur les façons d’être un bon parent, mais c’est impossible de porter parfaitement tous ces chapeaux. J’ai compris qu’en lâchant du lest et en se questionnant sur ce qui compte vraiment pour nous, la parentalité est plus agréable à naviguer.
Des parents qui sont dans la performance comme je le suis parfois, j’ai l’impression qu’il y en a beaucoup. C’est pourquoi je vous partage ce concept de Winnicot du parent suffisamment bon, qui initialement était celui de La maman suffisamment bonne. Ça a été un salut pour moi d’accepter, lentement, la Marie-Hélène suffisamment bonne. Accepter que ce soit ok qu’une de mes filles pleure pendant que je suis avec l’autre, et que je ne vais pas la briser parce que son taux de cortisol est plus élevé certains soirs.
Si c’est un sujet qui vous intéresse, vous pourriez aimer cet ouvrage. Si vous sentez que vous avez besoin d’aide pour être mieux dans votre parentalité, je vous souhaite de réussir à entreprendre des démarches pour trouver un.e psychologue. C’est un investissement tellement précieux pour prendre soin de nous et de notre vie.
Bonne fin de semaine <3
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